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Bientôt la plus grande partie des soldats de la ligne, des artilleurs et même des gardes républicains imitaient l’exemple de leurs camarades, fraternisaient avec le peuple, levaient la crosse en l’air, et refusaient de tirer. Le 88e de ligne se fit surtout remarquer par ses sentiments républicains et par ses sympathies pour la garde nationale, avec laquelle il fraternisa un des premiers. Il leva en masse le crosse en l’air aux cris de : “ Vive la ligne ! ”   “ Vive la garde nationale ! ”   “ Vive la République ! ” poussés par la garde nationale et toute la population.

Le général Lecomte, qui avait commandé quatre fois de faire feu sur le peuple, et auquel les soldats avaient refusé d’obéir, abandonné par ses troupes, fut arrêté par elles et conduit prisonnier à l’établissement du Château-Rouge.

Les mitrailleuses et les canons de l’armée régulière avaient en même temps été livrés de bonne grâce aux gardes nationaux.

On rencontrait partout, et surtout sur les boulevards extérieurs, des groupes nombreux composés de soldats de toutes armes et de gardes nationaux fraternisant ensemble aux cris de “ Vive la République ! ” chantant la Marseillaise et l’hymne des Girondins.

Dès huit heures du matin la victoire du peuple était complète.