Page:Vésinier - Histoire de la Commune de Paris.djvu/65

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la suite de cet interrogatoire, il me fit mettre en liberté ; mais c’était une mesure dangereuse pour ma sûreté, car la rue était pleine de gardes nationaux et de gens encore très-surexcités.

“ Néanmoins, grâce à la nuit, grâce surtout à la présence du lieutenant Meyer, et du jeune garde national dont, je parlais au début, je pus m’échapper sain et sauf et regagner ma maison. Une heure plus tard, M. le capitaine Franck pouvait également sortir du Château-Rouge ; mais les autres prisonniers, dont le commandant de Poursargues faisait encore partie, ne purent s’échapper que le lendemain matin ; car les gardes nationaux qui les avaient séquestrés ne voulaient pas reconnaître les ordres émanés de ce bureau qui m’avait rendu la liberté.

“ Tel est le récit parfaitement exact de cette journée du 18 mars pour tout ce qui regarde l’assassinat des deux généraux et les faits de Montmartre et du Château-Rouge. Les officiers de la garde nationale, qui étaient les chefs du mouvement insurrectionnel le matin, virent, vers midi, quelles conséquences affreuses aurait leur conduite et firent, je dois à la vérité de le dire, tous les efforts possibles pour sauver les deux victimes et les autres prisonniers dont la mort fut certaine pendant deux heures.

“ Ce qui est le plus triste à constater, c’est que des soldats français ont été les premiers, dans un moment