Un membre de la Société, M. Lunier, s’appuyant sur des recherches personnelles, propose l’étude comparée des moyennes prises sur des sujets de dix ans, dans deux classes différentes de la société. Broca répond que les différences relevées sur des sujets si jeunes seraient moins tranchées. Sur cette réponse la séance fut levée. Je ne crois pas que la proposition si sage de M. Lunier ait eu de suites. Depuis, Muffang et Rœse ont repris la question sur de larges bases.
Avant d’abandonner ce mémoire de Broca, je veux en citer encore un passage que l’auteur paraît avoir écrit en pensant à sa controverse avec Durand : « L’indice céphalométrique des infirmiers excède de 0.55 pour 100 celui des internes. Je n’aurais attaché aucune importance à cette faible différence si je ne l’avais retrouvée dans les deux séries de Parchappe... Le cartilage basilaire, comparable au cartilage sous-épiphysaire des os longs, est l’agent principal de l’accroissement longitudinal de la base du crâne. Or ce cartilage s’ossifie vers dix-huit ou vingt ans, à l’âge où l’éducation intellectuelle commence à porter ses fruits. Il ne serait donc pas étonnant que les causes qui favorisent l’accroissement du cerveau fussent capables de retarder quelque peu cette ossification et de faciliter l’allongement du crâne ». Cela rappelle bien l’influence dolichocéphalisante.
Revenons au mémoire sur la sélection. Après l’éloge de l’éducation, Broca continue : « Mais il est une autre sélection qui pourrait devenir la plus efficace de toutes si elle était moins souvent entravée par le milieu social : je veux parler de la sélection sexuelle... Cette sélection pourrait donc devenir l’agent le plus puissant du perfectionnement de la race, car de la conjonction des êtres bien doués nais-
