Page:Vacher de Lapouge - Race et milieu social.djvu/345

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lement précoce des cellules génitales. La solidarité intime de celles-ci avec le soma ne dure qu’un laps de temps très court, au commencement de l’évolution embryologique.

À partir de cette époque, ces cellules vivent pour leur compte, mais cette indépendance ne s’oppose point à ce qu’elles puissent subir une modification chimique corrélative à celle des cellules du soma, sous l’influence des milieux et en particulier de certaines infections. C’est un phénomène tout différent de l’hérédité des qualités acquises. Le premier est bien certain, la seconde n’existe pas, comme l’observation le prouve, dans le sens où on l’entend d’ordinaire. Où apparaît en réalité l’hérédité des qualités acquises, c’est à la génération suivante, si la modification chimique acquise, pour son propre compte, par la cellule génitale se trouve persister dans les générations successives d’individus qui en sortent.

L’hérédité porte sur les caractères psychiques comme sur les caractères physiques. C’est ce que les concurrents ont aussi bien mis en relief, mais ils n’ont peut-être pas assez insisté sur cette hérédité psychique, qui est le grand moteur de l’évolution des sociétés. Si l’hérédité physique a de l’importance au point de vue de la conservation ou de la dégénérescence des races, l’autre en a beaucoup plus sur la manière dont les individus et les peuples se comportent dans l’évolution historique et sociale. Chose très importante, capitale, il ne saurait être question d’hérédité des qualités psychiques acquises, et tous les cas d’aptitudes héréditaires que l’on prétend avoir été accrues par l’hérédité des effets de l’éducation, chez les chiens par exemple, ne sont que des cas méconnus de fixation par sélections successives.