Page:Vacher de Lapouge - Race et milieu social.djvu/358

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d’un prompt et brillant succès. Déjà ses livres et encore plus sa Revue avaient imposé au grand public le contact des notions et des idées qui jusqu’ici avaient été le propre de quelques initiés. Depuis le concours d’Iéna surtout, il vivait en pleine bataille. La bataille ne cessera point avant que nous l’ayons gagnée, mais combien sensible est cependant la perte d’un pareil champion et combien faudra-t-il de temps pour que la place qu’il laisse vide dans nos rangs soit remplie ?

Le premier contact que j’aie eu avec Woltmann et sa Revue remonte au commencement de novembre 1902. À cette époque il m’envoya le n° 7, qui contenait un travail de Kraitschek, Die Menschenrassen Europas, et me demanda de me charger pour la France d’une monographie du même genre. Déjà nos communs amis Ujfalvy et John Beddoe avaient promis leur collaboration. Bien que très occupé à cette époque de travaux professionnels et de recherches de zoologie expérimentale qui devaient durer plusieurs années et durent encore, je lui promis pour plus tard le mémoire qu’il désirait, et à partir de ce moment la correspondance devint fréquente entre nous.

Ce n° 7 contenait aussi un mémoire de Woltmann, die physische Entartung der modernen Weiber, qui fut le premier travail de lui dont j’aie eu connaissance. Ce mémoire était plus médical qu’anthropologique, mais intéressant, et déjà d’une bonne valeur. À partir de ce moment j’ai assisté au développement progressif des connaissances de l’auteur, qui, de médecin passionné pour l’anthroposociologie, devenait peu à peu un des anthroposociologues les plus compétents et les plus exactement informés.

C’est une chose très longue et très laborieuse que de devenir anthroposociologue. Pour faire de la sociologie,