Parut naïf ; la chose fut bien prise,
Bien prise fut. Voyez le grand malheur.
Ne pleurez plus Alix, calmez votre douleur.
Tels coups sont imprévus ; mais quoi ! l’on s’en console,
D’ailleurs votre futur arrivant dans deux jours,
Vous dédommagera ; car on sait que toujours
Un Chrétien qui promet tient aussi sa parole.
Pas n’y manqua l’amoureux Pèlerin ;
Au tems marqué la chose fut conclue.
Après la danse et le festin,
Après la bonne nuit et donnée et reçue,
En beaux draps blancs nos deux époux
Fort à la légère se mirent.
Le désir d’un moment si doux
Nous donne à penser ce qu’ils firent ;
Mais Trichet du premier assaut
Se contenta ; chétive était la dose
Au gré d’Alix. « — Comment ! lui dit-elle tout haut.
Est-ce là tout ? Voyez la belle chose !
Pardi, moi, je croyais qu’aussi bien que Lucas
Vous alliez quatre fois traiter Alix en Reine.
Nous coucher pour si peu, ce n’était pas la peine…
— Qu’entends-je ? dit Trichet, vous auriez fait le cas !
— Bon, lui répond Alix, queu malin que vous êtes !
Monsieur veut se gausser de nous.
Allez votre chemin, mon Dieu, connue vous faites !
On en sait là-dessus autant et plus que vous ;
Car Lucas m’a montré trois fois en trois quarts d’heure
De fort biaux tours ; aussi pour les savoir tretous
Il m’en a coûté mon bon beurre. »
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