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l’inexpiable trahison. Certes, un jour viendra où la Révolution, traînera les coupables — M. Poincaré en tête — devant une Haute Cour. Et cette Haute Cour ne sera pas un salon de vieillards incompétents, dociles aux ordres officiels, ce sera une Haute Cour d’anciens soldats et de travailleurs, qui jugera sans égards aux grades, sans faiblesse. Mais la certitude même de ce châtiment ne peut pas nous ôter notre dégoût du Parlement. Car il n’y eut pas seulement une trahison. Il y eut surtout une faillite. Servilité devant une succession de ministères sordides, style mielleux, cérémonial encombrant, suranné, lenteurs, incompétences, prodigalité en lois incohérentes — et d’ailleurs inappliquées dès leur promulgation — déchéance de la loi elle-même… c’est pire, tout cela, que le manquement des individus. C’est la carence d’un régime. On peut aller jusqu’à prédire que le Parlement qui va encore être élu, le dernier avant la Révolution, sera périmé dès sa naissance, et outrera les sénilités de son prédécesseur qu’il fera regretter. La gangrène gagne…

Le socialisme seul peut sauver la France.


Parlement et Capitalisme


La preuve que la faillite du Parlement français ne tient pas à une question d’hommes, mais à une question de régime, c’est que tous les Parlements d’Europe se sont effondrés à la fois.

Tandis que tous les peuples voulaient la paix, tous les Parlements ont voté la guerre.

Ils étaient élus par le suffrage universel, oui : mais dans une société bâtie pour la lutte de classes. Combi-