À l’encontre de ce qui est, les révolutionnaires proposent une organisation idéale. Ils opposent au mal l’image du bien. Ils opposent à la vie, l’espoir et la menace ; ils se meuvent dans l’abstrait et dans l’avenir ; et toute l’angoisse du drame humain est là : la pensée contre les choses.
Les conservateurs ont donc pour eux la réalité, le fardeau impérieux de « l’immédiat », la situation de fait. Ils ont pour eux la richesse, devenue, si l’on peut ainsi s’exprimer, l’instrument spécifique de la domination, par suite du développement des entreprises et de la technique, qui a donné à toute la civilisation contemporaine, une nature économique. « L’Ordre » est avant tout financier ; la carte du monde est un schéma financier ; la vraie structure de l’histoire est faite par les traités de commerce, la géographie véritable est dessinée par les barrières des tarifs. Comme c’est le pouvoir abusif et la répartition désordonnée et anarchique de la richesse qui est en question, la richesse —