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et soumises à leur omnipotente révision, elles leur fournissent un argument de libéralisme et rendent plus durable l’ensemble du système régnant.

Supposons que poussés par d’impérieuses nécessités budgétaires et par le spectre de la banqueroute, les parlements réactionnaires fassent rendre gorge aux profiteurs de la guerre, confisquent leurs bénéfices immoraux. Il ne faudrait pas alors se hâter de crier au progrès : cette décision ferait peut-être plus de mal que de bien au vrai progrès en stabilisant financièrement et moralement le régime lui-même — d’où sortiront un jour une nouvelle guerre et de nouveaux profiteurs. De même, la « nationalisation » des chemins de fer réclamée par les organisations ouvrières inconscientes — et qui fait aussi l’objet d’un projet de loi officiel — est, sous le couvert d’une concession anodine, une consolidation du patronat industriel. De même, la Société des Nations n’est que le trust des nationalismes. Toutes ces parodies se valent. Comment