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cepter encore : si elle apparaît anormale à d’aucuns, c’est précisément parce qu’elle est normale. Le principe du travail obligatoire, du travail considéré comme seule base de la vie générale, est beau et noble. L’humanité se pourrit dans l’oisiveté ; l’intelligence s’y stérilise, nous le savons bien. Les comédies qui se font autour de l’argent des autres sont écœurantes. Cette espèce de royauté dorée, née du hasard ou de l’exploitation, que s’arrogent quelques individus, donne un spectacle que toutes les consciences devraient se déshabituer radicalement d’admettre. De même qu’on a le mépris des voleurs et des escrocs, on devrait avoir le mépris de ceux qui — comme s’ils étaient des êtres d’une substance supérieure — vivent du travail des autres. Pour s’enrichir, c’est-à-dire pour jouir de la vie, pour passer ici-bas en dominateur et en heureux, il suffit trop souvent d’une chance, il suffit trop souvent de n’avoir ni scrupules, ni pudeur. Il ne faut plus que cela soit. D’autre part, il est évident que la communauté qui n’est pas une