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Socrate
Considérons d’abord celles-ci… Suppose, cher Phèdre, que nous soyons vivants encore, pourvus de corps, et de corps entourés. Prends un style, te dirais-je, ou prends une pierre aiguë, et trace sur quelque muraille n’importe quel trait sans y penser. Trace d’un seul mouvement. Le fais-tu ?
Phèdre
Je le fais, quoique immatériel, me servant de mes souvenirs.
Socrate
Qu’as-tu fait ?
Phèdre
Il me semble que j’ai tracé une ligne de fumée. Elle va, se brise, revient, et se noue ou se boucle ; et se brouille avec elle-même, et me donne l’image d’un caprice sans but, sans commencement, ni fin, ni sans autre signification que la liberté de mon geste dans le rayon de mon bras…
Socrate
C’est cela. Ta main ne savait pas elle-même,