Il imaginait passionnément les natures des vents et des eaux, la mobilité et la résistance de ces fluides. Il méditait la génération des tempêtes et des calmes ; la circulation des courants tièdes, et de ces fleuves immiscibles, qui coulent, mystérieusement purs, entre des murailles sombres d’eau salée ; il considérait les caprices et les repentirs des brises, les incertitudes des fonds et des passes, et des traîtres estuaires…
Par Dieu ! Comment de tout ceci faisait-il un navire ?
Il croyait qu’un navire doit être, en quelque sorte, créé par la connaissance de la mer, et presque façonné par l’onde même !… Mais cette connaissance consiste, à la vérité, à remplacer la mer, dans nos raisonnements, par les actions qu’elle exerce sur un corps, — tellement qu’il s’agisse pour nous de trouver les autres actions qui s’opposent à celles-ci, et que nous n’ayons plus affaire qu’à un équilibre de pouvoirs, les uns et les autres empruntés à la nature, où ils ne se combattaient pas utilement. Mais nos