Page:Valéry - Œuvres de Paul Valery, Vol 3, 1933.djvu/19

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LA FILEUSE Lilia... Nejue nent Assise, la fileuse au bleu de la croisée Où le jardin mélodieux se dodeline ; Le rouet ancien qui ronfle l’a grisée. Lasse, ayant bu l’azur, de filer la câline Chevelure, à ses doigts si faibles évasive, Elle songe, et sa tête petite s’incline. Un arbuste et l’air pur font une source vive Qui suspendue au jour, délicieuse arrose De ses pertes de fleurs le jardin de l’oisive. Une tige, où le vent vagabond se repose, Courbe le salut vain de sa grâce étoilée, Dédiant magnifique, au vieux rouet, sa rose.