Page:Valéry - Œuvres de Paul Valery, Vol 3, 1933.djvu/87

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Intérieure s’use et se désintéresse :
Elle n’est plus la même… Une profonde enfant
Des degrés inconnus vainement se défend,
Et redemande au loin ses mains abandonnées.
Il faut céder aux vœux des mortes couronnées
Et prendre pour visage un souffle…
Doucement, Me voici : mon front touche à ce consentement…
Ce corps, je lui pardonne, et je goûte à la cendre
Je me remets entière au bonheur de descendre,
Ouverte aux noirs témoins, les bras suppliciés,
Entre des mots sans fin, sans moi, balbutiés.
Dors, ma sagesse, dors. Forme-toi cette absence ;
Retourne dans le germe et la sombre innocence,
Abandonne-toi vive aux serpents, aux trésors.
Dors toujours ! Descends, dors toujours ! Descends, dors, dors !

(La porte basse c’est une bague… où la gaze
Passe… Tout meurt, tout rit dans la gorge qui jase…
L’oiseau boit sur ta bouche et tu ne peux le voir…
Viens plus bas, parle bas… Le noir n’est pas si noir…)