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IX
NARCISSE PARLE
Narcissæ placandis manibus
O frères ! tristes lys, je languis de beauté
Pour m’être désiré dans votre nudité,
Et vers vous, Nymphes ! nymphes, nymphes des fontaines
Je viens au pur silence offrir mes larmes vaines.
Un grand calme m’écoute, où j’écoute l’espoir.
La voix des sources change et me parle du soir ;
J’entends l’herbe d’argent grandir dans l’ombre sainte,
Et la lune perfide élève son miroir
Jusque dans les secrets de la fontaine éteinte.
Et moi ! de tout mon corps dans ces roseaux jeté,
Je languis, ô saphir, par ma triste beauté !
Je ne sais plus aimer que l’eau magicienne
Où j’oubliai le rire et la rose ancienne.