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XV
SÉMIRAMIS
… Dès l’aube, chers rayons, mon front songe à vous ceindre !
À peine il se redresse, il voit d’un œil qui dort
Sur le marbre absolu, le temps pâle se peindre,
L’heure sur moi descendre et croître jusqu’à l’or…
« Existe !… Sois enfin toi-même ! dit l’Aurore,
O grande âme, il est temps que tu formes un corps !
Hâte-toi de choisir un jour digne d’éclore,
Parmi tant d’autres feux, tes immortels trésors !
Déjà, contre la nuit, lutte l’âpre trompette !
Une lèvre vivante attaque l’air glacé ;
L’or pur, de tour en tour, éclate et se répète,
Rappelant tout l’espace aux splendeurs du passé !