découvertes publiées, mais à côté des inventions méconnues que le commerce, la peur, l’ennui, la misère commettent chaque jour, je croyais distinguer des chefs-d’œuvre intérieurs. Je m’amusais à éteindre l’histoire connue sous les annales de l’anonymat.
C’étaient, invisibles dans leurs vies limpides, des
solitaires qui savaient avant tout le monde. Ils me
semblaient doubler, tripler, multiplier dans l’obscurité
chaque personne célèbre, — eux, avec le dédain
de livrer leurs chances et leurs résultats particuliers.
Ils auraient refusé, à mon sentiment, de se considérer
comme autre chose que des choses…
Ces idées me venaient pendant l’octobre de 93 dans les instants de loisir, où la pensée se joue seulement à exister.
Je commençais de n’y plus songer, quand je fis la connaissance de M. Teste. (Je pense maintenant aux traces qu’un homme laisse dans le petit espace où il se meut chaque jour.) Avant de me lier avec M. Teste,