Page:Valéry - Regards sur le monde actuel, 1931.djvu/115

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monde qu’il habite. On ne peut l’imaginer se déplaçant en masse, émigrant en bloc sous d’autres cieux, se détachant de la figure de la France. On ne peut concevoir ce peuple français en faisant abstraction de son lieu, auquel il doit non seulement les caractères ordinaires d’adaptation que tous les peuples reçoivent à la longue des sites qu’ils habitent, mais encore ce que l’on pourrait nommer sa formule de constitution, et sa loi propre de conservation comme entité nationale.

Les Îles Britanniques, la France, l’Espagne terminent vers l’Ouest l’immense Europasie ; mais tandis que les premières par la mer, la dernière, par la masse des Pyrénées, sont bien séparées du reste de l’énorme continent, la France est largement ouverte et accessible par le Nord-Est. Elle offre, d’autre part, de nombreux