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Page:Valéry - Variété IV, 1948.djvu/249

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Messieurs,

Votre Comité ne craint pas le paradoxe, puisqu’il a décidé de faire parler ici, – comme on placerait une ouverture de musique fantaisiste au commen­cement d’un grand opéra, – un simple amateur très embarrassé de soi-même devant les plus éminents représentants de l’Esthétique, délégués de toutes les nations.

Mais, peut-être, cet acte souverain, et d’abord assez étonnant, de vos orga­nisateurs, s’explique-t-il par une considération que je vous soumets, qui permettrait de transformer le paradoxe de ma présence parlante à cette place, au moment solennel de l’ouverture des débats de ce Congrès, en une mesure de signification et de portée assez profondes.

J’ai souvent pensé que dans le développement de toute science constituée et déjà assez éloignée de ses origines, il pouvait être quelquefois utile, et presque toujours intéressant, d’interpeller un mortel d’entre les mortels, d’invoquer un homme s