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Page:Valbezen - Les Anglais et l’Inde, 1857.djvu/213

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CRIMES ET CHÂTIMENTS.

le ryot vint le trouver en compagnie d’un petit enfant de cinq ans environ, et ses nouvelles instances n’ayant point été écoutées, le natif termina l’entretien en affirmant au propriétaire, au milieu des plus horribles malédictions, que le sang de son enfant qu’il allait tuer en sortant retomberait un jour sur sa tête. La menace fut en effet exécutée par cette bête féroce, qui brisa le crâne du pauvre petit contre un arbre à quelques pas de la maison du planteur. Les annales de l’Inde abondent en exemples de crimes inspirés par ce fanatisme étrange. Il y a quelques années, un brahme de Dinapore, dans le désir d’attirer sur un de ses collègues le châtiment que Brahma réserve à quiconque ôte la vie à l’un des membres de l’ordre sacré, se renferma dans un petit temple et y mit le feu. Secouru par la police, cet homme mit à profit cet incident, et, dans l’espoir de faire d’une pierre deux coups, si l’on nous passe cette locution vulgaire, employa ses derniers moments à accuser de ce meurtre son ennemi, qu’il livrait ainsi à la colère des hommes en attendant qu’il eût à subir son châtiment dans l’autre monde. Heureusement pour l’accusé, il fut prouvé facilement qu’il n’avait pu participer au meurtre, car la porte du temple, fermée en dedans, n’avait pu l’être que par l’accusateur lui-même.

Les fraudes ténébreuses sont surtout mises en œuvre dans les cas d’adultère. Il n’est presque point d’exemple que la loi qui punit ce crime ait été appliquée ; le mari outragé se venge assez généralement par des moyens