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EXPORTATIONS ET IMPORTATIONS.

cannes à sucre, et le fabricant indigène, dont rétablissement mesquin peut au plus travailler dans toute l’année la même quantité de sirop qu’une usine moyenne pourvue des procédés nouveaux raffinerait en deux jours. Depuis lors, l’industrie sucrière dans les domaines de la compagnie a été à plusieurs reprises, mais toujours sans succès, abordée par les spéculateurs européens. À l’époque de l’abolition de l’esclavage, lorsque le parlement, faisant droit à de justes réclamations, supprima le droit différentiel de 8 shillings par 100 livres dont le sucre des Indes orientales avait été jusque-là surchargé, il sembla qu’une ère nouvelle allait s’ouvrir pour la culture de la canne dans l’Inde. Des expériences faites sur la canne d’Otahiti, récemment introduite, avaient donné de merveilleux résultats : l’abondance et le bon marché de la main-d’œuvre en ces contrées, le bas prix des terrains, la puissance des nouveaux procédés de fabrication, semblaient donner des gages certains de succès. Aussi les capitaux anglais, sans égards pour les leçons de l’expérience, se jetèrent avec emportement dans l’industrie sucrière. Des plantations de cannes furent faites dans les plus vastes proportions ; l’on monta des usines où furent réunis les procédés les plus ingénieux de la science moderne ; en un mot, rien ne fut épargné pour assurer la fortune des jeunes établissements, et cependant la ruine fut prompte et radicale. Soit exagération du résultat d’expériences faites sur une petite échelle, soit mauvaise administration, luxe inutile des états-majorâ