des bazars des diverses places de l’Inde. Nous ne parlerons pas du mensonge, du vol, de la mauvaise foi, également à l’ordre du jour, mais de ruses de commerce, sinon de guerre, d’un ordre plus élevé : signes cabalistiques, argot de convention, informations secrètes d’une rapidité presque électrique puisées aux meilleures sources. Quelques mots imprudents prononcés à portée des oreilles d’un idiot qui n’a jamais, pendant des années, obéi à un seul commandement fait en langue européenne, suffisent pour ruiner une spéculation commerciale. On raconte qu’un riche natif, mort il y a un an à Calcutta, et qui a laissé une fortune de plus de 1 million ½ sterling, avait à sa solde les domestiques des principales maisons européennes de Calcutta, qui lui rapportaient fidèlement chaque jour tout ce qui se passait autour d’eux : système d’espionnage qui n’a pas peu contribué au succès de ses entreprises. Comment s’étonner qu’à l’aide de pareils moyens la communauté commerciale native de l’Inde ait vu s’amonceler entre ses mains toutes les richesses du pays ? À Calcutta, à Bombay, à Bénarès, c’est par douzaines que l’on pourrait nommer des banquiers et marchands indigènes dont la fortune acquise et le crédit figureraient honorablement même auprès des royautés financières de Londres et de Paris. Quoique ce résultat ne soit peut-être pas exactement celui que l’on avait rêvé aux premiers jours de la conquête, l’observateur qui veut apprécier équitablement l’histoire de la domination anglaise en ces contrées lointaines doit en tenir un grand compte.
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EXPORTATIONS ET IMPORTATIONS.