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Page:Valbezen - Les Anglais et l’Inde, 1857.djvu/291

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FINANCES ET TRAVAUX PUBLICS.

au dessous du service spécial, une armée de fonctionnaires mal payés, peu considérés, et qu’une loi exclusive enferme dans un cercle de positions hiérarchiques plus que médiocres ; — aux chefs-lieux des présidences, le pouvoir indépendant de toute autorité locale, des juges des cours suprêmes nommés par la reine ; — enfin, dans la métropole, les pouvoirs rivaux de la cour des directeurs et du Board of control : l’un, fidèle représentant d’une assemblée d’actionnaires, qui, comme tel, ne voit guère plus loin que le solde de balance des receltes et des dépenses, et fait passer bien avant les intérêts de la politique les intérêts du prochain dividende ; l’autre, avec des instincts d’autantplus guerriers qu’il n’a jamais eu à payer la carte des conquêtes, se laissant aller quelquefois, dans des moments de vertige, à des entreprises insensées, la guerre de Caboul, par exemple, nous devrions peut-être ajouter la guerre qui commence aujourd’hui contre la Perse !

Et cependant, admirable résultat du bon sens pratique, du véritable patriotisme de la nation anglaise, de ces rouages divergents, de ces éléments de discorde et de dissolution est sorti un des plus grands faits des temps modernes : une série de victoires et de conquêtes telle que, pour retrouver la pareille, il faut aller chercher à l’apogée de leur gloire dans la vie des Alexandre, des César et des Napoléon. L’histoire financière de la compagnie de Indes n’est sans doute pas aussi brillante que son histoire militaire : un déficit dans les finances publiques est souvent la conséquence des plus belles cam-