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Page:Valbezen - Les Anglais et l’Inde, 1857.djvu/381

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DEUX MOIS SUR LE GREAT-TRUNK-ROAD.

au bazar, raconta, à son retour dans le village, les détails de la capture des deux cipayes, et l’histoire arriva ainsi jusqu’à la veuve. Cette dernière ne perdit point de temps pour se rendre au bazar, et là reconnut sur le corps du jeune garçon, non-seulement la cicatrice au genou droit et celle des dents de la Louve sur les reins, mais encore, à la cuisse, un signe avec lequel son fils était venu au monde. Convaincue de l’identité de la pauvre créature, elle la ramena avec elle au village, où tous ses voisins n’hésitèrent pas à la reconnaître pour son fils. Pendant plusieurs mois, la mère chercha, par des soins assidus, à ramener l’enfant à des habitudes humaines : mais ses efforts ne furent couronnés d’aucun succès, si bien que, dégoûtée, elle se décida à l’abandonner à la charité pubique. L’enfant fut alors recueilli par les domestiques de l’officier qui me racontait cette étrange histoire, et ceux-ci le traitaient comme ils eussent pu traiter un chien mal apprivoisé. Il vécut ainsi environ un an ; son corps exhalait une odeur sauvage fort désagréable ; ses coudes et ses genoux étaient endurcis comme de la corne, sans doute par suite de l’habitude de marcher à quatre pattes qu’il avait contractée au milieu des louveteaux, ses compagnons d’enfance. Toutes les nuits il se rendait dans les jungles voisines et ne manquait jamais de prendre sa part des charognes qu’il pouvait rencontrer sur son chemin. Il marchait généralement sur ses deux jambes, mais prenait sa nourriture à quatre pattes en compagnie d’un chien paria avec lequel il entretenait des relations d’intimité. Jamais onne