Page:Valbezen - Les Anglais et l’Inde, 1857.djvu/67

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
57
LES FONCTIONNAIRES CIVILS

gouvernement des agents honnêtes et habiles, l’espoir d’assurer à leurs enfants des positions avantageuses au service de l’État doit engager, surtout dans une société où il n’est d’autre rang que le rang officiel, bon nombre de parents à confier leurs enfants dès leur jeunesse aux écoles publiques. Cette intime corrélation n’échappa point à la pénétration de lord Hardinge, et en 1844, dans un document remarquable par la profondeur des vues, il émit l’idée de n’admettre dans les fonctions publiques que les jeunes gens élevés dans les collèges et de n’appeler même aux emplois les plus infimes que les hommes ayant reçu une certaine éducation. Pour arriver à ce but, on institua à Calcutta et dans les provinces des comités qui devaient chaque année examiner les candidats, sortis tous des institutions publiques, et choisir parmi eux les recrues de l’administration anglo-indienne. Les résultats que l’on pouvait espérer de ce nouvel état de choses n’ont point été réalisés : soit que le programme des examens ait été mal formulé, soit par tout autre motif, le nombre des candidats n’a jamais répondu aux besoins du service, et les règlements rédigés sous l’influence de lord Hardinge sont presque dès leur naissance tombés en désuétude. On ne saurait contester toutefois ce qu’ils ont d’avantageux et d’équitable, et il faudra vraisemblablement y revenir un jour dans l’intérêt du gouvernement lui-même.

Pour donner une idée exacte des fonctions publiques attribuées aux natifs sous le gouvernement de la compagnie, et dont les titulaires doivent posséder des con-