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LES ANGLAIS ET L’INDE

la police régulière sur quiconque a encouru le déplaisir du despote au petit pied dont ils mangent le sel, si l’on peut emprunter ici la métaphore orientale consacrée. Il suit de là que l’établissement de la police régulière, vicieux comme il l’est dans tous ses rouages, doit, pour arriver en matière criminelle à la connaissance de la vérité, non-seulement combattre les ruses et les mensonges des coupables, mais encore les ruses et les mensonges d’un établissement nombreux et rival qui fonctionne à ses côtés. Voici au reste en quels termes M. Halliday, l’un des membres les plus éminents de la hiérarchie anglo-indienne, appréciait les services du corps de la police auxiliaire : « Cette force de 170,000 hommes, levée en vertu d’une coutume impérissable aussi longtemps que le nom de chowkeedar de village existera, se recrute parmi les classes les plus viles, les plus méprisées de la population. Les chowkeedars de village coûtent légalement aux populations 60 lacs par an, sans compter ce qu’ils s’attribuent par des moyens frauduleux, et ne sont cependant soumis à aucun autre contrôle que celui d’une communauté de village faible et ignorante, dont ils sont tantôt les tyrans, tantôt les esclaves. Voleurs par esprit de caste, par habitude, par relations, ces agents, indépendants d’un système régulier de police, sont sans organisation hiérarchique, dépravés par instinct, en un mot pires qu’inutiles. »


Dans les diverses opinions que nous venons d’émettre,