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LES FONCTIONNAIRES CIVILS

tortures, d’innocents gémissant dans les cachots, de familles injustement flétries ; de cette justice élémentaire et sacré que le fort doit au faible, le gouvernant au gouverné. Nous savons que le remède au déplorable état de choses que nous avons dû constater n’est pas aisé à découvrir. Nous avons pu juger par nous-même combien il y avait d’illusions dans l’espérance que la propagation des lumières de l’Europe et de la foi chrétienne rectifierait le sens moral des populations indiennes. Sans doute il serait facile d’améliorer la situation en donnant au gouvernement de l’Inde, par une augmentation considérable du personnel européen, les moyens de surveiller d’une manière plus active et plus efficace les actes de la police indigène. L’administration indienne compte dans ses rangs des hommes éminents ; espérons qu’ils sauront pourvoir à ces difficultés pratiques. Nous avons seulement voulu indiquer le champ d’abus qu’une nation libérale comme l’Angleterre ne saurait laisser subsister plus longtemps sans forfaire à son honneur, et que, dans son intérêt bien compris, dans l’intérêt de la justice, de l’humanité, de tout ce qu’il y a de sacré en ce monde, elle doit labourer jusqu’à ce que le dernier brin d’ivraie ait passé sous le soc de la réforme.