Page:Vallès - L’Insurgé.djvu/102

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J’hésite, je soupire. Le juif en appelle à mes convictions. Un peu plus, il me traitait de renégat !

— Fus gui hêdes pur les hufriers, foyons ! Fus ruchiriez te hêdre hapillé gomme eusses ! Vaut bas êdre incrat, cheune homme, gui zait se gu’ils veront pur fus !

Lui aussi !

À qui se fier : de l’insurgé, du patron de table d’hôte ou de ce Shylock à tant par mois ?

Lequel croire ?


Je n’ai à croire ni ceci, ni cela. J’ai à reprendre, tout connu que je suis, le collier des anciennes détresses.

Mais cette fois, si l’on appelle : « Aux armes ! » quand j’apparaîtrai, on me reconnaîtra, et si je suis vêtu en gueux, on saluera ma misère.

Seulement, il faut pouvoir attendre le moment de bien mourir — et c’est dur d’être en complet de commissionnaire, lorsqu’on a été un moment sur le chemin de la fortune et de la gloire.

C’est moi qui l’ai voulu.

Pourquoi n’ai-je pas baissé d’un cran mon pavillon ? Pourquoi ai-je défendu les pauvres ?

Mais où serait le mérite : si je vivais d’eux — comme leur vermine !