Cette page a été validée par deux contributeurs.
XII
Quelques hommes sont venus me trouver et m’ont sommé, au nom de l’idée révolutionnaire, de me présenter à la députation contre Jules Simon. Je n’ai point refusé.
Pauvre fou !
Ah ! ceux qui croient que j’ai accepté par orgueil et envie de me mettre en vue ne savent point quelles pâleurs me prennent et quels frissons me secouent, à la pensée que je vais entamer la lutte !
Mais puisqu’on m’a appelé, je ne reculerai pas.
Et que lui dirai-je, à ce faubourg Antoine ? À ces gens de Charonne, à ces blousiers de Puteaux, comment parlerai-je ? — moi qui vais jeter, dans la balance, des théories à peine mûres et que je n’ai guère eu le loisir de peser dans mes mains de réfractaire.
Je n’ai jamais eu assez d’argent pour acheter les