Page:Vallès - L’Insurgé.djvu/171

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— Monsieur Vingtras, croyez-vous que l’on va se battre ?

Je ne connais pas celui qui m’interpelle.

Il se nomme.

— Je suis Charles Hugo… Vous êtes mal avec mon père (question d’école !) mais vous me semblez bien avec les énergiques d’ici. Pourriez-vous me rendre un service de confrère et me placer aux premières loges ? Cela ne vous sera pas difficile, vous commandez un peu tout ce monde…

— Personne ne commande, détrompez-vous ! Pas même Rochefort et Delescluze, qui seront peut-être débordés tout à l’heure, si dans un discours d’orateur de borne passe un éclair qui éblouisse, ou seulement, si dans ce ciel nuageux luit, à l’improviste, une reflambée de soleil !… Enfin, je vais voir.


Voir qui, voir quoi ?

— Êtes-vous pour Paris ou pour Neuilly ? me demande, la fièvre dans le regard et dans la voix, Briosne, qui me prend au collet.

— Je suis pour ce que le peuple voudra.


Avenue de Neuilly.

Le peuple n’a pas voulu la bataille, malgré les supplications désespérées de Flourens, malgré l’entêtement de quelques héroïques qui essayèrent de le prendre aux entrailles et saisirent les rosses aux naseaux.