Il s’écarte, se roule dans son paletot, y rentre sa tête comme une autruche.
Il la ressort pourtant, au bout d’un moment, et, avec un tremolo dans la gorge, m’embrassant presque l’oreille :
— Quand les gardiens viendront, vous ferez semblant de ne pas me connaître, n’est-ce pas ?
— Non, non ; bonne nuit ! Eh ! l’estropié, rentrez donc vos ailerons !
C’est le lever : l’artiste fait peine à voir.
On l’interroge le premier.
— Je n’ai rien fait… J’allais acheter du mou pour mon chat… Je suis sculpteur… Je n’ai pas mouillé ma terre… On va me mettre en liberté ?… Je suis pour l’ordre.
— Pour ou contre, on s’en fiche ! Enlevez-le !
Moi, je suis un cheval de retour.
Le porte-clefs le devine, et nous causons, en allant vers la cellule.
— Vous êtes déjà venu ?… oh ! j’ai compris ça tout de suite ! Avec Blanqui ? Delescluze ? Mégy ?… j’ai connu tous ces messieurs… En usez-vous ?
Et il me tend sa tabatière.
On m’a laissé sortir pour respirer — entre quatre murs toujours, mais à ciel ouvert.