Page:Vallès - L’Insurgé.djvu/208

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À la fin, pourtant, il s’est décidé, et ils se sont empilés dans des fiacres et se sont partagé les rôles, sur la banquette. Celui qui était en lapin, près du cocher, a été volé : on ne lui a laissé que des résidus.


En route, un homme a voulu attaquer un des sapins. On s’est jeté sur lui.

— À bas le bonaparteux !

— Je suis garçon de café, a-t-il dit. Il y en a deux, dans cette voiture, qui me doivent des cigares et des roues de derrière.

On a ri. Pourtant, dans le cortège, deux ou trois types à mine de pion voulaient lui faire un mauvais parti, disant que Baptiste insultait le gouvernement.

Baptiste a riposté.

— S’ils ne me paient pas mes soutados, au moins qu’ils me donnent une place !


Tu l’auras, mais cours plus vite ! Tous les trous vont être bouchés ; la curée, commencée au trot du cheval, monte au galop des cupidités et des ambitions.

Le bon peuple fait la courte échelle à tout ce monde de politiqueurs qui attendaient, depuis Décembre 51, l’occasion de revenir au râtelier et de reprendre des appointements et du galon.

Ils font la parade sur les tréteaux des grandes tables, dans la salle Saint-Jean, se penchent à la fenêtre et tapent, à tour de bras et à tour de phrases,