Page:Vallès - L’Insurgé.djvu/278

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s’ouvrent, et nous sommes foudroyés à bout portant !

Voilà ce qui se dit autour de la place que la nuit envahit déjà, et où je crois voir se dresser, sanglantes, les silhouettes des deux généraux.


Mais un citoyen accourt :

— La rue du Temple est occupée par Ranvier… Brunel a massé son bataillon rue de Rivoli…

Ranvier et Brunel sont là ! J’y vais !


— Longez donc les murs ! En cas de décharge, il y a moins de danger.

— Ma foi non ! s’il y a des mitrailleuses dans le préau et des mobiles bretons derrière les vitres, on le verra bien !

Et nous brisons, à quelques-uns, le cordon ; nous enlevons trois grains au chapelet des hésitants, d’autres grains nous suivent, quittent le fil et roulent avec nous.


Voici, en effet, Brunel en grande tenue, mais il est déjà sous la porte, avec ses hommes.

Je cours à lui.

Il m’explique la situation.


— Nous sommes maîtres du terrain. Même s’ils se reforment sur quelque point que nous ne connaissons pas et s’ils nous attaquent, nous pourrons tenir assez longtemps pour que le Comité Central arrive