Page:Vallès - L’Insurgé.djvu/308

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Mais cette nomination-là, tu entends bien, c’est la condamnation à mort !

— Sérieusement, tu crois qu’on y laissera sa peau ?

— Guillotinés ou fusillés, au choix ! Si nous sommes fusillés, nous aurons de la veine.

— Brrr !… ça fait tout de même froid dans le dos, l’idée d’avoir le cou coupé !

Il n’a pas l’air enchanté de la perspective non plus, le camarade ; seulement, il garde au fond de lui-même l’espérance que je cabotine et que je la lui fais à l’hécatombe.

Allons, il faut me rendre à mon poste.


— Où siège la Commune, s’il vous plaît ?

Je demande cela à tous les échos de l’Hôtel-de-Ville. Je traverse des salles vides, des salles pleines, sans qu’on puisse me renseigner.

Je rencontre des collègues qui ne sont pas plus avancés que moi, mais qui sont plus en colère. Ils se plaignent du Comité central, qui a l’air de se moquer d’eux et leur fait faire le pied de grue devant des portes closes.


Enfin, nous avons trouvé !

C’est dans l’ancien local de la Commission départementale qu’on a allumé les lampes, et que nous allons délibérer.

On cherche sa place, on cherche ses amis, on cherche son attitude et son accent.