Page:Vallès - L’Insurgé.djvu/32

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me traitaient d’Auvergnat et de cruel. Pouilleux d’esprit, lâches de cœur, qui ne voyaient pas que je jetais de l’ironie sur les douleurs comme on mettrait un faux nez sur un cancer, et que l’émotion me rongeait les entrailles, tandis que j’étourdissais notre misère commune à coups de blague, ainsi que l’on crève un carreau à coups de poing pour avoir de l’air dans un étouffoir !


C’était bien la peine de se ranger !

Qu’ai-je fait, depuis que je suis revenu de cette province ?… Je ne le sais plus. J’ai vécu à la façon d’une bête, comme là-bas, mais sans la joie du pâturage et de la litière.

Vais-je descendre jusqu’au cimetière en ne faisant que me défendre contre la vie, sans sortir de l’ombre, sans avoir au moins une bataille au soleil ?


Tant pis ! Ils crieront à la trahison s’ils veulent !

Je vais chercher à vendre huit heures de mon temps par journée, afin d’avoir, avec la sécurité du pain, la sérénité de l’esprit.

Après tout, Arnould, qui est un honnête homme, est bien entré à la Ville ; Lisette, que j’ai rencontrée l’autre matin, me l’a dit.


Voici qu’il faut faire apostiller ma demande… Encore un serment à fouler aux pieds !

N’importe !