Page:Vallès - L’Insurgé.djvu/326

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boudin aux pommes, une frangipane de quarante sous — j’en emporterai ! — et des confitures de la grand’mère, de celles-là, en haut, sur l’armoire, vous savez !… Messieurs, à votre santé !


J’ai bien traîné là une heure. J’ai trouvé le Bourgogne si chaud, le boudin si gras, et la frangipane si sucrée !

— Encore un verre de fine…

— Ah ! mais non ! Pas la caboche lourde !

Je jette la serviette et prends mon chapeau.

Avec Langevin, nous filons du côté où l’on nous dit qu’est Lisbonne.


Porte de Versailles.

— Présent, colonel !

— Tant mieux ! Les trente sous seront contents de voir des gouvernants à côté d’eux. Tout est en ordre, mes mesures sont prises, et comme je tombe de fatigue, je vais piquer un somme dans ce coin. Faites-en autant, croyez-moi ; mieux vaut ne pas s’esquinter d’avance.


Nous suivons le conseil, et nous nous étendons chacun sur une vareuse, avec une giberne pour oreiller, pas bien loin d’un lit où est allongé, hideux dans son costume bleu de ciel, un turco, l’ordonnance de Lisbonne, qui hier a été mis en capi-