Page:Vallès - L’Insurgé.djvu/339

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J’en ai retrouvé plusieurs en pleine rue. La moitié fuyait, allait se cacher, mais le reste a mis la main à la pâte — bravement !

J’ai dû, par exemple, signer des tas de nominations de délégués, au nom de ma délégation à moi, que j’ai retirée fripée de mon gousset.

Il en faut, de ces chiffons-là, pour ceux qui ont un orgueil de vingt ans. Ils s’exposent à être fusillés ce soir, pour avoir, ce matin, un brevet d’officier à montrer.


Pourtant, ils se sont mis à l’œuvre, matelassant, approvisionnant, munitionnant — et se compromettant jusqu’à la mort.

C’est ce qu’il faut !

Si quelques-uns de ces fils de famille sont, demain, massacrés ou transportés, c’est de la graine d’insurrection jetée dans le champ des bourgeois.


Je prends pied et langue dans le bivouac qui s’est installé autour du Panthéon. Ah ! l’on ne dit pas de bien de la Commune !

— Si elle avait été plus énergique !…

— Et si vous n’aviez pas endormi le peuple avec votre journal de modérés, vous, Vingtras ! fait un lieutenant, me prenant presqu’à la gorge.

Dans cette compagnie-là, on n’aime pas la minorité.