Page:Vallès - L’Insurgé.djvu/350

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— Vous n’allez pas laisser flamber le quartier ! Vous êtes un honnête homme ! Vous vous jetterez avec un bataillon, s’il le faut, sur les pétroleurs !…

J’ai, un instant, été enveloppé par elle et d’autres, par des vieillards et des enfants, un groupe de vingt éplorés se tordant les bras et demandant où il fallait qu’ils aillent, qu’on disait que tout allait périr…


J’ai pu m’échapper à la fin. J’enfile le premier passage, et je cache mon écharpe.

Je sais, sur mon chemin, rue Casimir Delavigne, un cabinet de lecture où je suis allé travailler et lire les journaux pendant dix ans. On me recevra là, et j’aurai deux minutes, cinq — le temps de juger, dans ma conscience, l’incendie.

J’ai cogné.

— Entrez !


Je voulais être en tête à tête avec moi un moment… À peine si je le puis !

Les gens qui sont là me supplient d’abandonner la partie.

— C’est l’abattage sans merci… peut-être le supplice affreux, si vous persistez !

— Je le sais pardieu bien !

— Songez à votre mère que votre mort tuera…


Ah ! les gueux ! ils ont trouvé le joint… Et voilà que, comme un lâche, j’oublie la rue en feu, mon