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XXXIV

Samedi. Place des Trois-Bornes.

On est restés debout toute la nuit. À l’aube, Cournet, Theisz, Camélinat et moi, nous sommes redescendus vers Paris.

La rue d’Angoulême tient encore. C’est le 209e, le bataillon dont Camélinat est le porte-drapeau, qui se défend là en désespéré.

Quand ils ont vu le camarade arriver, ils lui ont payé une vraie tranche d’ovation. Moi, on m’aime bien aussi, mais avec une nuance de dédain. D’abord, je suis du « gouvernement » puis, je n’ai jamais rien su porter de ma vie, pas même mon écharpe que je ficelle toujours trop haut ou trop bas, et qu’avant le danger je promenais mélancoliquement sous mon bras, roulée dans un journal — comme un homard.