Page:Vallès - L’Insurgé.djvu/377

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— Alors, vous ne quitterez pas ?…

— Non !

— C’est bien, ça, citoyen !


Dimanche 28 mai, 5 h. du matin.

Nous sommes à la barricade géante qui est au bas de la rue de Belleville, presque devant la salle Favié. On a tiré au sort, avec le galonné qui m’a remplacé, à qui irait se coucher un instant.

J’ai eu le bon numéro, et je m’étire dans un vieux lit, au fond d’un appartement abandonné. J’ai mal dormi. Des vers qui mangeaient la vie du matelas m’ont tout à coup grouillé sur la peau — ils sont vraiment pressés !…


Je vais relayer le collègue.

J’ai plus lutté contre les confédérés que contre Versailles, jusqu’à présent. Maintenant qu’il n’y a plus que ce faubourg de libre, et qu’il ne reste ni traîtres ni suspects à juger, la besogne est plus facile. Il s’agit seulement de tenir pour l’honneur, et d’aller se mettre près du drapeau, comme les officiers près du grand mât, quand le navire sombre.

M’y voici.


Nous répondons par le fusil et le canon au feu terrible dirigé contre nous.

Aux fenêtres de la Veilleuse, et de toutes les mai-