dorées, dans ce poudroiement du gaz et dans ce scintillement de vaisselle d’argent, le criard de la voix ou de la robe ne fait point trop vilain effet.
Elles ont de la poudre de riz sur les joues, comme il y a du sucre sur les fraises.
Mon dîner m’a coûté trente-cinq sous — sans vin. Je n’ai pas bu de vin ce matin non plus ; je veux prendre l’habitude de n’en pas boire. J’aime mieux pour le prix acheter des bouquets, et m’étendre sur une chaise verte près du Philopœmen.
Je n’ai pas besoin — comme jadis, quand je cherchais Torchonette — de me donner du courage.
Je pris un canon sur le comptoir, ce jour-là… J’ai de quoi me payer une bouteille aujourd’hui. — Mais pourquoi ?
J’ai eu mon ivresse, je me suis grisé à respirer cet air, à voir ces femmes, à lécher les fourchettes d’argent !… Cela vaut mieux que dix canons de la bouteille.
Je vois passer tout Paris ! Il ne me fait plus peur comme jadis !
Peur ?…
J’ai appelé aux armes sur ce boulevard même. C’est sur ce banc, en face, devant le passage des Panoramas, que je montai et criai, le 3 décembre : « Mort à Napoléon ! »
Encore ce souvenir ! — Faiblesse !… Regret d’enfant !…
« Garçon ! le Journal pour rire !… »