J’aborde Rock plus difficilement encore que je n’avais abordé Renoul. C’est lui-même, qui à la fin, après avoir regardé par le trou de la serrure, vient m’ouvrir en chemise.
Il me paraît bien changé.
Il est un peu moins abattu que les autres, cependant. Il trouve à la défaite une consolation.
Il a le goût du complot, l’amour du comité dans l’ombre. Est-ce croyance ou manie ? Il est vraiment maniaque et il tourne la tête de tous les côtés avant de parler. Même il regarde sous le lit et fait toc toc à tous les placards. Il sait que, s’il y avait quelqu’un dedans, le son serait plus sourd.
Rock s’ouvre à moi — autant qu’il peut — il ne peut pas énormément. — Plus tard, il me dira tout, dès qu’il aura reçu du « centurion » le droit de me communiquer le mot d’ordre.
Comme il répondra de moi, ça ne sera pas long.
« Tu feras bien de ne pas rester longtemps, par exemple. On doit savoir ton retour, à la préfecture de police ! »
Il regarde de nouveau, par surcroît de précaution, entre le mur et la ruelle, et ouvre carrément un placard dont il n’était pas sûr.
Il n’y a personne.
N’importe ! il me reconduit sur les orteils et je rentre chez moi découragé.
Je m’accoude à ma fenêtre dans le silence du soir, et je réfléchis à ce que j’ai vu et entendu depuis deux jours !