Page:Vallès - Le Bachelier.djvu/261

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Lecourt vint. Il eut contre un brutal de régiment un triomphe de politesse, d’élégance et de force !

Je fis passer dans un petit journal un article qui racontait la séance et saluait le vainqueur.

Je lui portai la feuille, il me remercia, nous nous revîmes et j’eus mes entrées dans sa salle de la rue de Tournon, que fréquentait un monde distingué, composé de jeunes médecins, d’avocats stagiaires, de rentiers bien musclés, qui allaient là se distraire à l’anglaise de leurs travaux sérieux.


J’ai une société maintenant. — Il faut bien le dire, ce n’est pas à M. Vingtras, le lettré, que s’adressent les politesses ou les amitiés, c’est à M. Vingtras le savatier : à M. Vingtras qui, paraît-il, porte le coup de pied de bas comme personne, et se tire de l’arrêt chassé avec une vigueur et une maestria qu’il n’a jamais eues dans le discours latin, même quand il faisait parler Catilina ou Spartacus.

J’ai essayé dans cette salle de briller sur des sujets classiques ; on m’a toujours ramené au coup de pied et à la parade. Je veux causer des Grands siècles, on m’arrête pour me demander comment je fais pour fouetter si fort. J’ai envie de dire que c’est de famille ! J’ai ce coup de fouet-là comme j’avais le tour de main chez Entêtard — et j’entends répéter ce mot flatteur : À lui le pompon !


Un des tireurs de l’endroit possède un neveu qui est au collège et a besoin d’être pistonné pour le grec.