Page:Vallès - Le Bachelier.djvu/272

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nent maintenant par là : ils me tiennent par le revers de leur paletot ou le fond de leur culotte.


Je parviens tout de même à être à peu près proprement vêtu, à force de me boutonner haut — parce que je suis souple, que je puis me crisper pendant deux heures, et ne pas respirer beaucoup, comme si je voulais faire passer le hoquet.

Mais c’est dur ; il faut que je me surveille bien !


On n’aime pas mon caractère. « Drôle d’homme, nature si peu ouverte, trop boutonnée. » Voilà les bruits qui se répandent. Mais je ne puis pas m’ouvrir, ni me déboutonner !

Je n’ai déjà plus personne qui veuille m’habiller, c’est trop long, — il me faudrait une femme de chambre, tous les camarades y ont renoncé.

Les camarades !… C’est tout feu au début, ça vous mettrait des épingles partout, si on les laissait faire ; puis, peu à peu, l’indifférence arrive — l’indifférence, la fatigue — je ne sais quoi ! et ils ne sont plus là quand on a besoin d’eux, — on ne les trouve plus pour remonter la boucle, replier le fond — ils sont loin, les camarades !…


Il me faudrait un tailleur, même au prix d’un crime.

Je l’AURAI.


Je ne rêve plus que toilette ! Je voudrais toujours