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XXIV
LE CHRIST ET LE SAUCISSON
Mes amours jusqu’ici avaient senti la crémerie ou le bastringue.
J’avais jeté mon mouchoir, de grosse toile, à quelques étudiantes qui trouvaient que j’avais de grands yeux et de larges épaules. Tout cela avait un parfum de friture et de petit noir.
Je respire maintenant l’élégance à pleines narines.
Je lui ai caché mon adresse, qu’elle me demande toujours.
« Si tu ne veux pas me la dire, c’est que tu as une autre femme !…
— Non, je demeure avec ma mère.
— Elle est rentière, ta mère ? »
Je n’ose mentir, ni répondre oui.
Je sens bien que la misère lui paraît une laideur, et à toutes les allusions qu’elle fait à mon genre de vie, je réponds par la comédie de la médiocrité dorée.