À travers les vitres je vois l’homme qui ouvre le billet et le lit. Que doit-il penser ?
C—r sur l’huissier !
J’aurais mieux fait de mettre cracher en toutes lettres. C’était plus franc. Cela coupait court aux suppositions.
L’homme revient en me regardant drôlement.
« M. Poirier vous attend, chambre 12, corridor 3. »
Je m’engage dans le 3e corridor — j’arrive à la chambre 12.
Je frappe.
« Entrez ! »
M. Poirier a mauvaise mine — il est assis, jaune et maigre, dans un fauteuil, mais il lui reste de la bonne humeur tout de même.
« Ah ! vous venez de la part de madame Gaux ! Vous venez pour mordre ?… »
Je l’interromps.
Je viens pour cracher !… Est-ce que je me tromperais de porte ?
Je m’en explique avec M. Poirier qui répond :
« Cracher ! mordre ! cela ne fait rien, pourvu que vous insultiez Mussy et qu’il en crève !… Oui, monsieur, il faut qu’il en crève ! Si vous n’êtes pas homme à faire une chanson dont Mussy crèvera, ne vous en mêlez pas !… »
Je n’ose trop m’engager.
M. Poirier paraît inquiet, et se gratte le menton.