Je lui ouvre mon cœur et mon estomac. Je lui explique le repas à cheval.
Il sourit — demande une autre bouteille.
« Vous boirez bien encore un coup ?
— Non, merci !
— C’est peur de ne pouvoir payer la vôtre ?
— Mon Dieu, oui !… »
Rogier reste un instant silencieux.
« Que faites-vous pour vivre ? Savez-vous rimer ?
Je lui conte mon histoire de Mussy, ma série contre les notaires…
— Mais la romance ! Savez-vous faire la romance ?
— Je n’ai jamais essayé.
— Vous ne savez pas faire parler un nuage, un cheval, une houri ?
— Je ne puis pas dire…
— Feriez-vous mieux du léger ? — dans le genre du petit lapin de ma femme ? Qu’aimeriez-vous mieux, chanter le pot de fleurs — ou le pot de nuit ?
— Le pot de fleurs ! — sans mépriser le pot de nuit, ai-je ajouté bien vite, ne sachant pas son goût et restant prudemment à cheval sur les deux. »
Mais j’ai échoué dans les deux genres !
« Vous n’avez pas d’esprit, m’a dit Rogier, un matin. »
Par bonté, il m’a donné quelques recueils de calembours à faire.
« Vous n’avez pas besoin de les inventer vous-