« Je suis jeune… »
M. Bonardel a l’air de n’en être ni triste ni heureux. Ça ne lui fait rien à M. Bonardel !
Je laisse mon âge de côté et je reprends d’une traite :
« Monsieur, j’ai compté, que sur la recommandation de M. Civanne, mon ancien professeur, vous voudriez bien vous intéresser à moi et m’aider à obtenir une situation, qu’il m’est difficile de trouver sans connaissance et sans appui. »
M. Bonardel me fait signe de m’arrêter — et d’une voix lente :
« Que savez-vous faire ? »
Ce-que-je-sais-faire ?
Il me demande cela sans me prévenir, à brûle-pourpoint !…
Ce-que-je-sais-faire ??
Mais je ne suis pas préparé ! je n’ai pas eu le temps d’y réfléchir !
Ce-que-je-sais-faire ???
— Je suis bachelier.
M. Bonardel répète sa question plus haut ; il croit sans doute que je suis sourd.
« Que-sa-vez-vous-fai-re ? »
Je tortille mon chapeau, je cherche…