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Page:Vallès - Le Bachelier.djvu/51

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Tabac. — Trois sous à fumer par jour.

Journaux. — Le Peuple, de Proudhon, tous les matins.

Cabinet de lecture. — Si je rayais cet article, ce ne serait pas seulement 3 francs, ce serait 4 fr. 50 c. que j’économiserais, puisque je compte trente sous de chandelle pour pouvoir lire, en rentrant chez moi, les ouvrages de location. Mais non ! C’est là le plus clair de ma joie, le plus beau de ma liberté, sauter sur les volumes défendus au collège, romans d’amour, poésies du peuple, histoires de la Révolution ! Je préférerais ne boire que de l’eau et m’abonner chez Barbedor ou chez Blosse.

Blanchissage. — Mon blanchissage de gros ne me coûtera rien. Tous les dix jours, je confierai mon linge au conducteur de la diligence de Nantes, qui se charge de le remettre sale à ma mère et de le rapporter propre à son fils. Mais je consacre un franc à mes faux cols ; je voudrais qu’ils ne me fissent qu’une fois, mes parents voudraient deux. Vingt sous pour le fin, ce n’est pas trop.

Entretien. — Je puis me raccommoder avec un sou de fil et un sou d’aiguilles.

Chambre. — C’est six francs.


NOURRITURE. — 21 francs. C’est assez.


Il me reste 1 fr. 25 cent. pour dépenses imprévues. Il faut toujours laisser quelque chose pour les dépenses imprévues. On ne sait pas ce qui peut arriver.