et par milliers et tu n’en as pas fréquenté un seul. Maintenant tu as résolu de passer la saison des pluies, trois mois, sans te coucher ; par conséquent, que tes yeux périssent ou se fondent, pense à la loi du Buddha et non à tes yeux », et il s’adressait ces stances :
Mes yeux se perdent, mes yeux à moi !
Mes oreilles se perdent et aussi mon corps !
Toute ma personne se perd.
Pourquoi, ô Pâlita, te troubles-tu ?
Mes yeux vieillissent, mes yeux à moi !
Mes oreilles vieillissent et aussi mon corps !
Toute ma personne vieillit.
Pourquoi, ô Pâlita, te troubles-tu ?
Mes yeux se brisent, mes yeux à moi !
Mes oreilles se brisent et aussi mon corps !
Toute ma personne se brise.
Pourquoi, ô Pâlita, te troubles-tu ?
Après s’être ainsi édifié lui-même, grâce à ces trois stances, et ayant pris le remède pour son nez en restant assis, il alla mendier au village. Le médecin l’apercevant : « — Eh bien, vénérable, le remède pour le nez a-t-il été pris ? — Oui, laïc. — Comment va ? vénérable. — Ça va mal, laïc. — Vénérable, est-ce assis ou couché que tu as pris le remède. »
Le thera demeura muet, et, quoique questionné à plusieurs reprises, ne dit rien. Alors le médecin : « Vénérable, tu ne fais pas ce qu’il faut. À partir d’aujourd’hui ne dis plus : Un tel fait cuire de l’huile pour moi. Et moi je ne me dirai plus : Je fais cuire de l’huile pour toi », dit-il. Alors, repoussé par le médecin, il retourna au couvent en pensant : « Tu es repoussé par le médecin, ne renonce pas, ô Samaṇa, à ta manière d’être :
Repoussé par la médecine, tu es abandonné par le médecin.
Tu es destiné à être la proie du roi de la mort.
Pourquoi, Pâlita, te laisser troubler ?
Édifié par cette stance, il accomplit les devoirs du Samaṇa, et quand ce fut la deuxième veille de la nuit, tout à coup voilà que ses yeux et ses douleurs s’en allèrent. Il devint un Arhat, entra dans sa cellule et s’assit.